Pas très actif à l’ordi ces derniers temps. C’est le froid, taper du texte avec des moufles, ce n’est pas très pratique. Au moins jorêt hue une hexkuse pour les fotes d’hortokrafe.
Voilà c’est fait.
Le Cap Nord est derrière moi, au propre comme au figuré.
Quelques chiffres pour ma « postérité ».
78 jours de voyage …
4'571km sur « un » des chemin des écoliers …
334h50 = 20'090 minutes de selle sans mal au c…
33'643m positif soit 25x l’ascension de la Dent Blanche, maison-sommet …
Tout ça pour le plaisir …
Je vous ai quitté à Ostersund, avec une pédale en rade. Réparation réussie sur les conseils de Magnus, mon hôte Warmshower. Belle soirée d’échange de souvenirs de voyages et de futurs projets.
Magnus, if you read this, keep in touch for next summer …we never know.
Je passe les 3000km à Bodabäken. Merci à la localisation sur les photos du téléphone sinon t’oublie, les noms des bleds, faut être né ici pour se les rappeler.
Le 27, La Laponie et ses premiers rennes, pas très futé, l’animal. Il part à la course, sur la route quand tu arrives et reste sur la route. C’est vrai que c’est comme de rouler à vélo, plus facile sur la route que dans la neige.
Pas étonnant que plus au nord j’en trouverai littéralement des dizaines victimes hivernales de la circulation. N’oublions pas que les nuits sont longues par ici en haut.
Un matin, n’aillant pas fermé la tente pour éviter trop de condensation (ça marche) je retrouve la neige dans mes godasses.
Finis les pique-niques sur le pouce, il faut commencer à enfourner des calories même si elles ne sont pas les meilleures, si je ne veux pas être emporté par le vent du Nord.
Et comme les restaurants sont difficiles à trouver par ici, je me contente des stations service et leur traditionnel hamburger/frite. J’y ai même trouvé un peu de vert, cela ne doit pas être trop malsain … En tous cas ça a marché … ou ça a pédalé.
Ce qui est bien en Suède, ce sont les campings. Comme certains sont ouverts en hiver, il y a souvent une cuisine et un coin pour socialiser. Seul hic, jsutoutseul ….
Je suis encore dans un couloir de migration des grues cendrées et des oies. Kdo de la vie de les entendre te survoler ou les entendre le soir au bivouac.
Et puis un jour, au bord de la route, une créature toute bleu, avec un bonnet rouge et une belle barbe, comme la mienne, est assis sur une branche d’un arbre.
Je passe tout droit …
« He, tu vas où ? »
Je regarde, personne. Je me dis que c’est le moment de rentrer, je suis comme Jeanne d’Arc, j’entends des voix.
« He, t’es sourd ou quoi, tu vas où ? »
Demi tour.
« C’est à moi que tu causes ? »
« Oui, tu vas où ? »
« Au Cap Nord. »
« Prends moi avec, j’me fais ch… et j’me les caille ici tout seul… »
« D’accord, à une condition, pas de ronflement dans MA tente ! »
Et c’est comme ça que depuis je suis accompagné par Käbdalis, c’est de là qu’il vient.
C’est un finaud le gaillard, la première nuit il me trouve un monstre sauna où nous pouvons dormir au chaud. Trop chaud, j’ai fais du feu, trop de feu, de 6°C, ça monte à 33°C. A poils toute, enfin jusqu’à 2 heure du matin, parce que là tu remets les couches (habits pas culotte) 3°C.
Le 5 mai, passage du Cercle Polaire, Polaire, Polaire.
Quelques jours plus tard, c’est une baraque des cheminots qui me protège du vent et du froid. Merci la vie.
Les paysages sont magnifiques. Le froid leur donne un bel effet de clarté cristaline.
Le 5 mai, je suis accueilli chez Urpo, un adepte du vélo coucher carrossé de la marque « Supozitoir ».
Il est justement interviewé par un journaliste du « plus grand » journal de la région.
Celui-ci, le journaliste pas le journal, ne va pas manquer une si belle occasion de pondre un papier sur ce p’tit suisse qui ne sait pas que « En avril n’ôtes pas un fils » en suédois se dit « En juillet pose la doudoune, mais garde la à portée de main ».
Le 6, je découvre les boulettes Felix. Jusque là, je croyais que c’est pour minet. Mais c’est bon pour avoir bon chaud. Alors goûtons, c’est bon et ça réchauffe bien, surtout si tu t’en renverses sur le pantalon.
Investissements, chaussettes en laine, semelles en feutre et surtout bien sécher les godasses pour que les boulettes fassent leur effet plus longtemps.
Le 7, traversée de la Finlande, un tout petit bout, pour rejoindre le Norvège.
Le 8, 4000km. Je devais siester, je n’ai rien vu. Seul au camping le soir, je squatte la cuisine.
On se relaye au pilotage avec Käbdalis , mon compagnon. Je lui ai demander de pédaler un peu, non, il m’a juste promis de ne pas trainer les pieds.
Je trouve de plus en plus de corrals utilisés par les Sami pour trier leurs bêtes.
En fin de journée, quelques véhicules parqués près de l’un d’eux, m’invitent à m’arrêter.
Quelle chance, ils se préparent à séparer les mâles des femelles. J'attends, j'attends et j'attends encore ...
Il souffle, le vent pas les Sami, la température est à 2°C, au bout d’une heure je reprends la route, frigorifié. Je ne suis pas assez bien équipé et surtout je suis humide de transpiration. Vivement la tente et le sac de couchage.
Le 10, enfin un camping, Olderfjord. J’y rencontre des Vaudois et des Canadiens. Je renfloue un peu mon cotât de socialisation. Et surtout, grande lessive. Tout y passe, même le bonhomme.
Les deux jours suivants seront les plus difficiles de cette aventure. Du vent, du froid, de la pluie. Quand sur la carte gps du téléphone je trouve une station service, où j’ai pris l’habitude de mon chocolat chaud, et que je ne trouve qu’un automate, j’aimerais bien trouver le 3ème interrupteur "abnégation" sous mon casque.
Les deux premiers étant déjà sur « on » depuis un bon moment.
J'ai des envies de tout envoyer promener et laisser mon Schtroumpf continuer tout seul.
Le 12, cerise, sur le gâteau. Plutôt sur le vacherin glacé. Des locaux rencontrés la veille n’ont assuré qu’il y aurait du soleil. Sur les nuages …
Vivaldi a du composer les « 4 saisons » par ici. Enfin c’est une remarque que j’ai déjà énoncée plus d’une fois.
Mais cette fois c’est vrai, vraiment vrai. Même que j’ai été klaxonné par un chasse neige qui faisait des aller-retour pour assuré le dégagement de la route.
En début d’après-midi, je trouve un touriste, le seul avec moi, pour faire la photo traditionnelle, preuve que j’y suis au Cap Nord. Même si certain esprit chagrin diront que ce n’est pas le vrai Cap Nord. Hier le vrai était sous des mètres de neige et introuvable dans la tempête.
Voilà, je vous écrit ces quelques lignes depuis le navire côtier le MS Verserälen qui va me ramener vers des horizons un peu plus agréables, Bergen. 5 jours de « papy fait sa croisière ».
Cabine grand luxe. La réceptionniste s’étant trompée de cabine dans un premier temps (stock de matériel).
Pour se faire pardonner, elle me propose une cabine tout en haut du bateau, avec vue sur le sillage des hélices, sans sur-cout. Je me demande si elle l’a fait pour mes beaux yeux, ma barbe ou qu’elle m’a pris soit pour le Père Noël ou alors Ernest Hemingway. Énigme laponne …
De Bergen, je vais reprendre Parci (mon vélo, Parla celui de Rosy étant resté à la maison) pour retrouver ma Belle à Oslo, pour un périple en kmion cette fois comme de bons petits touristes retraités.
Alors bravo à ceuces qui ont lu cette tartine jusque là.
J’ai une dernière petite devinette pour vos mes chers lecteurs adorés.
Qu'est-ce que c’est …
3.281 ?? /kilomètre.
Restez en ligne, l’Aventure continue …
Bises à tous.
Phil