Evolène, le 31 mars 2020
8+6=14
8 jours que nous sommes de retour à Evolène.
6 jours pour finir de notre isolement volontaire.
14 jours de patience pour pouvoir prendre Rosy dans mes bras.
Corona19 aura eu raison de notre virus du voyage.
Mais revenons un peu en arrière. Je vous avais quitté à Los Angeles où nous panifions la suite de l’itinéraire. C’est là que nous avons décidé de « busser » jusqu’à Santiago pour ne pas être rattrapés par l’hiver dans les cols que nous projetions de parcourir entre le Chili et l’Argentine. 500km de bus nous amène à la capitale du Chili.
Santiago, mégalopole grouillante, circulation impossible, bruit, odeurs tout ce qu’il faut pour nous pousser à fuir cette folie. Alors nous continuons à « busser » jusqu’à Los Andes au pied du col du Christ Rédempteur des Andes.
Un peu plus de deux jours seront nécessaires pour parcourir les quelque 80km et les 3200m de dénivelé positif. Nous bivouaquerons à 3600 mètres, à 4km du col pour se remettre des 72 épingles de cette route de folie. Le matin du 3ème jour, en arrivant au col on apprend que l’Argentine a fermé ses frontières aux non résidents permanents.
C’est plein d’incertitude que nous basculons. A las Cuevas nos décidons de retourner au Chili. Deux options, remonter les quelques 800m du col ou passer par le tunnel interdit aux vélos. Au poste de péage, le mec du tunnel va demander au carabinier que faire avec nous. « Tu les fais traverser avec ton pick-up, c’est aux Chiliens de se démerder ». Nous traversons donc ce fameux tunnel en pick-up sans avoir au préalable, désinfecté nos mains et enfilé un masque de protection. C’est seulement à ce moment que nous prenons conscience de la gravité de la situation. Etre perdus dans la nature sans ou alors peu de connexions avec le reste du monde nous a préservé temporairement de toute cette folie.
Le retour sur Santiago, nous le ferons à vélo pour éviter dans la mesure du possible les rassemblements de personnes. Nous refaisons à la descente les 27 lacets de la route goudronnée, la cerise sur le gâteau
A San Felipe nous avons de la peine à trouver un lieu pour passer la nuit quand nous sommes invités par Felipe à passer la nuit dans sa maison. Pas mal de Philippe dans le coin. Au matin nous sommes confrontés à la peur de la population, lorsque son épouse qui travaille dans le médical, nous demande un peu gênée de rassembler nos affaires et de quitter la maison.
Le deuxième jour nous n’arrivons pas à trouver un seul camping ouvert. Nous trouvons un Airbnd. Le matin, après une nuit d’insomnie, je réserve un vol de retour. La perspective de rester bloqué plusieurs mois loin des miens ne m’enchante pas.
Nous pensions rentrer par les petites routes, 145 km avec de nouveau plus de 1000 m de montées, encore 3 jours. Fernanda, du airbnb, nous poussera de l’autre côté d’un tunnel interdit aux vélos pour nous permettre de rejoindre la capitale en suivant l’autoroute, 90km (merci Fernanda). Et oui cela se fait au Chili. Les seuls klaxons seront des klaxons d’encouragement. Ils nous ont bien aidé, merci.
A Santiago, nous retrouvons Marja et Sjef, nos amis hollandais. Ils ont loué un appartement en attendant leur avion de retour en Europe.
Vendredi matin, nous apprenons par Iberia que les vols de notre retour sont annulés. Pas de panique, « il y a toujours plus de solutions que de problèmes » comme dit une amie.
Nous trouvons finalement un vol sur British Air. Seul problème, il coûte un bras même deux, et les limites de nos cartes de crédit sont déjà bien entamées avec la réservation d’Iberia. Encore un grand merci à Michel, mon frère pour nous avoir donné un coup de pouce à résoudre ce problème.
Le retour se fait sans souci, enfin presque. A l’aéroport de Genève, impossible de trouver des pièces pour libérer 2 chariots pour nos bagages. A part les quelques voyageurs qui rentrent au pays, il n’y a plus personne. C’est en train que nous rejoignons Sion.
Voilà, fin de ce voyage.
Encore 6 jours d’isolement. Cela me laisse le temps de trier les dernières photos et de vous écrire cette « tartine ».
Corona19 vs VirusVoyage 1 à 0. Restons en santé pour que VirusVoyage reprenne le dessus pour d’autres aventures.
Bises à tous
Be safe.
Isabelle et Philippe.
8+6=14
8 jours que nous sommes de retour à Evolène.
6 jours pour finir de notre isolement volontaire.
14 jours de patience pour pouvoir prendre Rosy dans mes bras.
Corona19 aura eu raison de notre virus du voyage.
Mais revenons un peu en arrière. Je vous avais quitté à Los Angeles où nous panifions la suite de l’itinéraire. C’est là que nous avons décidé de « busser » jusqu’à Santiago pour ne pas être rattrapés par l’hiver dans les cols que nous projetions de parcourir entre le Chili et l’Argentine. 500km de bus nous amène à la capitale du Chili.
Santiago, mégalopole grouillante, circulation impossible, bruit, odeurs tout ce qu’il faut pour nous pousser à fuir cette folie. Alors nous continuons à « busser » jusqu’à Los Andes au pied du col du Christ Rédempteur des Andes.
Un peu plus de deux jours seront nécessaires pour parcourir les quelque 80km et les 3200m de dénivelé positif. Nous bivouaquerons à 3600 mètres, à 4km du col pour se remettre des 72 épingles de cette route de folie. Le matin du 3ème jour, en arrivant au col on apprend que l’Argentine a fermé ses frontières aux non résidents permanents.
C’est plein d’incertitude que nous basculons. A las Cuevas nos décidons de retourner au Chili. Deux options, remonter les quelques 800m du col ou passer par le tunnel interdit aux vélos. Au poste de péage, le mec du tunnel va demander au carabinier que faire avec nous. « Tu les fais traverser avec ton pick-up, c’est aux Chiliens de se démerder ». Nous traversons donc ce fameux tunnel en pick-up sans avoir au préalable, désinfecté nos mains et enfilé un masque de protection. C’est seulement à ce moment que nous prenons conscience de la gravité de la situation. Etre perdus dans la nature sans ou alors peu de connexions avec le reste du monde nous a préservé temporairement de toute cette folie.
Le retour sur Santiago, nous le ferons à vélo pour éviter dans la mesure du possible les rassemblements de personnes. Nous refaisons à la descente les 27 lacets de la route goudronnée, la cerise sur le gâteau
A San Felipe nous avons de la peine à trouver un lieu pour passer la nuit quand nous sommes invités par Felipe à passer la nuit dans sa maison. Pas mal de Philippe dans le coin. Au matin nous sommes confrontés à la peur de la population, lorsque son épouse qui travaille dans le médical, nous demande un peu gênée de rassembler nos affaires et de quitter la maison.
Le deuxième jour nous n’arrivons pas à trouver un seul camping ouvert. Nous trouvons un Airbnd. Le matin, après une nuit d’insomnie, je réserve un vol de retour. La perspective de rester bloqué plusieurs mois loin des miens ne m’enchante pas.
Nous pensions rentrer par les petites routes, 145 km avec de nouveau plus de 1000 m de montées, encore 3 jours. Fernanda, du airbnb, nous poussera de l’autre côté d’un tunnel interdit aux vélos pour nous permettre de rejoindre la capitale en suivant l’autoroute, 90km (merci Fernanda). Et oui cela se fait au Chili. Les seuls klaxons seront des klaxons d’encouragement. Ils nous ont bien aidé, merci.
A Santiago, nous retrouvons Marja et Sjef, nos amis hollandais. Ils ont loué un appartement en attendant leur avion de retour en Europe.
Vendredi matin, nous apprenons par Iberia que les vols de notre retour sont annulés. Pas de panique, « il y a toujours plus de solutions que de problèmes » comme dit une amie.
Nous trouvons finalement un vol sur British Air. Seul problème, il coûte un bras même deux, et les limites de nos cartes de crédit sont déjà bien entamées avec la réservation d’Iberia. Encore un grand merci à Michel, mon frère pour nous avoir donné un coup de pouce à résoudre ce problème.
Le retour se fait sans souci, enfin presque. A l’aéroport de Genève, impossible de trouver des pièces pour libérer 2 chariots pour nos bagages. A part les quelques voyageurs qui rentrent au pays, il n’y a plus personne. C’est en train que nous rejoignons Sion.
Voilà, fin de ce voyage.
Encore 6 jours d’isolement. Cela me laisse le temps de trier les dernières photos et de vous écrire cette « tartine ».
Corona19 vs VirusVoyage 1 à 0. Restons en santé pour que VirusVoyage reprenne le dessus pour d’autres aventures.
Bises à tous
Be safe.
Isabelle et Philippe.