4 heures 30, je me réveille en respirant par le nez, je n’ai pas toussé de la nuit. On dirait que ma crève s’est envolée avec la tempête de hier soir. Chouette, on repart à vélo.
8 heures, on prépare les sacoches et on déjeûne. Le temps de prendre congé de Lucia, la tenancière de l’hôtel, qui nous a choyés, avec jus d’orange frais, pain fait maison, omelettes baaaveuses à souhaits, et cataplasmes d’oignons pour moi.
Rosy trouve que ce n’est pas bien raisonnable de partir en vélo dans mon état. Moi non plus, mais je ne le lui montre pas. Comme disait Mr. Vent, « Cela pête ou cela passe ! » Heureusement que les 3 premiers kilomètres sont en faux-plat descendant et que, au pire des cas, il nous reste quelques « demi-tours » quelque part au fond des sacoches.
La première montée me montre qu’elle avait raison hi !hi !hi ! Heureusement qu’elle n’a pas trouvé la bonne carburation dès le départ, cela me permet de monter hyper-molo. Au sommet de la première bosse je me refais une santé et réalise avec bonheur que cela a « passé ».
Au tour de Rosy de nous faire une variante. En se levant brusquement, elle me dit : « J’me sens pas bien… ». Je reste près d’elle pour qu’elle puisse s’appuyer sur mon épaule. Et tout d’un coup elle bascule en arrière, comme une quille et essaie de casser du caillou avec la tête. Petit moment d’absence totale. Dans un premier temps, elle ne me reconnait pas, elle me raconte une histoire de fleurs dans une église. Puis elle se rappelle où l’on est, où l’on va, d’où l’on vient. Je ne lui demande pas mon âge, j’ai peur d’être déçu …ha !ha !ha ! Quelle pétoche nous avons eue.
A part une monstre bosse derrière le crémol, pas d’autres dégâts. C’est vrai qu’elles ont la tête dure ces Hérensardes. Plus de peur que de mal. Chute de pression …. Nous repartons pour une superbe journée en direction du Salar Grande.
En fin d’après-midi, nous demandons la permission de monter notre tente contre le mur d’un enclos d’une ferme perdue au milieu de nulle part. La famille Chavez nous propose de monter notre tente dans la maison de leur frère. Elle est en construction et pas encore habitée. Nous y serons à l’abri du vent et des orages qui menacent. Les enfants n’ont jamais vu de tente de camping, alors dans une maison …
Mardi 21 décembre
Nous continuons sur la route 52 en direction de Purmamarca. Nous plantons la tente vers les 4 heures. On se réserve le col et sa superbe descente pour demain. Nous sommes rejoint par Sergio, une Argentin, qui comme nous se balade en sacoches. Comme il y a beaucoup de vent et qu’il n’a pas très confiance en sa tente, il vient se placer tout près de la notre, sous le vent. Sage décision en voyant l’état de ces arceaux au petit matin. Le monde est petit, il vient de Esperanza et connait les amis de Rosy qu’elle à rencontré lors de son voyage en solitaire en 1995.
Mercredi 22 décembre.
Il nous reste une dizaine de kilomètres jusqu’au col. La météo n’est pas au top. C’est le premier jour sans lunettes à soleil. Nous basculons au sommet dans le vent, la pluie, le brouillard et le froid. Rosy ne veut même pas s’arrêter pour la photo du sommet à environ 4200m. Dans la descente nous devons mettre en service la sacoche « habits d’hiver ». C’est équipés comme des bonhommes michelins que nous négocions les premiers virages de cette fabuleuse descente. La pluie a charrié des paquets de terre sur la route. Nous croisons les camions qui montent péniblement dans le brouillard. Une atmosphère un peu rude pour Rosy et moi. Heureusement que nous connaissons cette route par beau temps. Vers 3000m. nous sortons des nuages et pouvons enfin apprécier les magnifiques paysages.
L’arrivée sur Purmamarca nous rempli les yeux de belles images, on a envie de faire des photos tous les 10 mètres. Les narines sont chatouillées par toutes les senteurs de la plaine, nous sommes à 2200m. Cela fait maintenant 3 semaines que nous nous baladions à plus de 3000/3500m d’altitude où les odeurs sont beaucoup plus minérales.
Comme vous pouvez l’imaginer, la douche chaude a une saveur exquise, la bière fraiche aussi.
Nous restons ici, jusqu’au 25 décembre.
Bonnes fêtes de Noël à tous
Rosy et Phil